Ghika, Vladimir

Après Toulouse, il part à l'Ecole des Sciences politiques de Paris mais abandonne en raison de problèmes de santé et retourne en Roumanie. En 1898, il suit son frère à Rome. Il se convertit au catholicisme en 1902. C'est le cardinal Mathieu, archevêque de Toulouse et ami de la famille qui reçoit sa profession de foi à l'occasion d'un voyage au Vatican (Galzain, p. 25). Il reprend ses études à l'Institut dominicain de Santa maria Sopra Minerva de Rome (licence de philosophie scolastique puis doctorat en 1906). En 1906, il fonde une maison des Filles de la Charité à Bucarest, appelé Sanatorium Saint-Vincent de Paul (M.-S. Durand, p. 40). Pendant la guerre, il est le représentant officieux de la Roumanie auprès du pape. Après le conflit, il suit son frère Démètre nommé ambassadeur de Roumanie en France. Il y rencontre Jacques Maritain, Louis Massignon et participe au renouveau de la philosophe thomiste. Le 7 octobre 1923, il est ordonné prêtre à Paris (Galzain, p. 72). Sa mère qui s'y opposait est alors décédée. Il s'occupe entre autres du groupe des étudiants catholiques roumains et fonde une petite communauté de femmes et d'hommes, la Maison de Saint-Jean, à Auberive dans le diocèse de Langres. En 1927, il développe son apostolat dans un terrain vague de Villejuif. En 1931, le pape Pie XI lui donne le titre de protonotaire apostolique et devient recteur de l'église des étrangers de Paris. C'est lui qui baptise par exemple la romancière Irène Némirovski (auteur de Suite française, prix Renaudot 2004) en février 1909. Pendant la Seconde guerre mondiale, il apporte son soutien aux victimes des bombardements, des malades et des prisonniers en Roumanie et ne parvient pas à quitter le pays au moment où il bascule dans le communisme. L'Etat s'approprie le Sanatorium. Il est arrêté le 19 novembre 1952 pour espionnage au profit du Vatican. le 23 octobre 1953, à 80 ans, il est condamné à trois ans de détention dans la prision de Jilava. Il y meurt le 17 mai 1954.