Infames Romani

Pedius Blaesus [*]

Numéro
153
Identité
Catégorie
Procédures judiciaires
Sous catégorie
Condamnés de repetundis
Date de l'épisode
59
Références prosopographiques

K. Watchel, PIR², 6, 1997, p. 78, P 212 ; Brunt 1961, p. 226, n° 28 ; Bleicken 1962, p. 162, n° 17 ; Talbert 1984, p. 509, n° 20 ; Thomasson 1984, col. 363, 38/23.

Source
Source

Tac., Hist., 1, 77, 3 : Redditus Cadio Rufo, Pedio Blaeso, Scaeuino Paquio senatorius locus ; repetundarum criminibus sub Claudio ac Nerone ceciderant ; placuit ignoscentibus, uerso nomine, quod auaritia fuerat uideri maiestatem, cuius tum odio etiam bonae leges peribant.


Cadius Rufus, Pedius Blaesus, Scaevinus Paquius furent réintégrés dans l’ordre sénatorial ; ils avaient été condamnés pour concussion sous Claude et sous Néron, mais ceux qui les absolvaient jugèrent bon de changer de grief, en faisant passer leur cupidité pour lèse-majesté, terme en haine duquel on laissait alors périr même de bonnes lois (trad. P. Wuilleumier et H. Le Bonniec, CUF).


 


Tac., Ann., 14, 18, 1 : Motus senatu et Pedius Blaesus, accusantibus Cyrenensibus uiolatum ab eo thesaurum Aesculapii dilectumque militarem pretio et ambitione corruptum.


On exclut aussi du Sénat Pedius Blaesus, accusé par les Cyrénéens d’avoir violé le trésor d’Esculape et cédé, dans la levée des soldats, à la corruption de l’argent et de la brigue (trad. P. Wuilleumier, CUF).

Notice
Notice

Pedius Blaesus apparaît aux côtés de C. Cadius Rufus et de Scaevinus Paquius parmi les sénateurs restitués par Othon[1]. Proconsul de Crète et de Cyrénaïque peu avant 59[2], il fut accusé par les provinciaux à son retour à Rome, condamné et par conséquent exclu du Sénat[3]. Les termes utilisés par Tacite ne laissent aucun doute : motus senatu. Les délits reprochés à Pedius (viol du trésor d’Esculape, corruption et extorsions) permettent de supposer une accusation de repetundis[4]. La loi Julia de repetundis prévoyait en effet, outre la réparation du préjudice, différentes conséquences infamantes dont l’exclusion du Sénat et la privation du ius honorum[5]. Rien ne permet de supposer que Pedius s’exila et il est tout à fait vraisemblable qu’il resta à Rome, ou du moins en Italie. Dix ans plus tard, il fut restitué par Othon qui, en le faisant passer pour une victime du règne de Néron, condamné de maiestate, le blanchissait et le rendait digne de retrouver sa place dans la curie[6]. Nous ne savons pas si les Flaviens revinrent sur la décision d’Othon et nous ne retrouvons plus le nom de Pedius Blaesus dans nos sources. Nous n’avons pas non plus d’indications sur un éventuel descendant.






[1] Cf. notices n° 150 et 155. Nous renvoyons à la notice de C. Cadius Rufus pour les sources et la procédure de restitution d’Othon.


[2] Thomasson 1984, col. 363, 38/23.


[3] Tac., Ann., 14, 8, 1.


[4] Brunt 1961, p. 226, n° 28.


[5] Cf. Bur 2018, chapitre 10.9. Voir aussi Sherwin-White 1949, p. 18.


[6] Nous renvoyons à la notice de Cadius Rufus n° 150 pour les sources et l’explication de la procédure de restitution d’Othon.

Bibliographie
Bibliographie

Bleicken 1962 : Bleicken J., Senatsgericht und Kaisergericht. Eine Studie zur Entwicklung des Prozeßrechtes im frühen Prinzipat, Göttingen, 1962.


Brunt 1961 : Brunt P. A., « Charges of Provincial Maladministration under the Early Principate », Historia, 1961, 10, p. 189-227.


Bur 2018 : Bur C., La Citoyenneté dégradée : une histoire de l’infamie à Rome (312 avant J.-C. – 96 après J.-C.), Rome, 2018.


Sherwin-White 1949 : Sherwin-White A. N., « Poena Legis Repetundarum », PBSR, 1949, 17, p. 5-25.


Talbert 1984 : Talbert R. J. A., Senate of Imperial Rome, Princeton, 1984.


Thomasson 1984 : Thomasson B. E., Laterculi praesidum, 1, Göteborg, 1984.


Clément Bur, Infames Romani n°153, Albi, INU Champollion, Pool Corpus, 2018, mis à jour le