Van Rysselberge, épouse Nouvel, Louise

Analyse de sa thèse française : "La thèse de Louise Nouvel, publiée en 1937 (...), est un travail important et précis qui fut la base de nombreuses recherches ultérieures. En réalisant des élevages dans des stations marines (Roscoff, Monaco, ...), l'auteur a pu constater que, chez les Natantia, le cycle de la mue était court et que sa durée variait en fonction de l'âge et de la température ; les taux de croissance variaient également en fonction de l'âge (plus forts chez les jeunes) et en fonction de l'espèce (beaucoup plus importants chez Crangon que chez Palaemon et surtout que chez Athanas). Les relations entre durée d'intermue, taux de croissance et facteurs externes étaient ainsi démontrées. En ce qui concerne la régénération chez les Crustacés Natantia les travaux de L. Nouvel ont apporté une contribution très importante. Elle a observé avec minutie et clarté que les processus d'autotomie et de régénération sont différents d'une espèce à l'autre : par exemple l'autotomie est inexistante chez la crevette Crangon mais si on enlève artificiellement une patte, la régénération a bien lieu ; d'autre part la régénération peut être interne (sous la cicatrice) ou, au contraire, externe sous la forme d'un bourgeon visible dans un sac chitineux transparent; ce bourgeon, selon les espèces sera rectiligne ou replié sur lui-même. Louise Nouvel avait compris que la régénération des appendices était liée au cycle de la mue : elle ne peut s'effectuer que si l'ablation de la patte est réalisée avant la phase finale de l'intermue; par contre, si l'ablation est réalisée dans la première période de l'intermue, le cycle de la mue est légèrement accéléré. Toutes ces observations et conclusions de Louise Nouvel ont été à  la base de recherches effectuées à partir de 1955, tant en France qu'aux U.S.A. pour établir la liaison entre mue et régénération ; les hormones responsables de la mue avaient été découvertes chez les Crustacés, et la liaison fut faite avec l'endocrinologie. C'est pourquoi les travaux de Louise Nouvel-van Rysselberge furent fondamentaux et ils sont cités à de nombreuses reprises dans le chapitre consacré à la mue et la régénération du fascicule "Crustacés" du Traité de Zoologie de P. P. Grasse (rédigé par Prof. J. Forest) ainsi que dans les congrès consacrés à la régénération." (Geneviève Vernet, Pr. émérite de l'université Paul Sabatier, voir réf. bibliographique ci dessous).

Après la guerre, elle cesse de travailler au laboratoire et se consacre à l'éducation des trois filles du couple et à aider son mari.