F. Münzer, RE, 13/1, 1926, col. 807-808, n° 2 s. v. Livineius ; T. Frigo, Neue Pauly, 7, 1999, col. 368, [I 1] ; Gruen 1974, Appendice 2, p. 528 ; Alexander 1990, p. 127, n° 258 ; DPRR n° LIVI3403.
Attention ! L'épisode est daté de 58-57 av. J.C.
Cic., Fam., 13, 60, 1 (après le retour d’exil en 56) = Shackleton Bailey, CLF, n° 55 : L. Liuineius Trypho est omnino L. Reguli, familiarissimi mei, libertus ; cuius calamitas etiam officiosiorem me facit in illum.
L. Livineius Tryphon est, en tout état de cause, l’affranchi de L. Regulus, avec qui je suis très lié ; la disgrâce de ce dernier me porte plus que jamais à lui rendre service (trad. L.-A. Constans, CUF).
L. Livineius Regulus n’apparaît qu’à deux reprises dans la correspondance de Cicéron. Une première fois, Cicéron, alors en exil en Grèce, rapporte à Atticus que Livineius lui avait envoyé des nouvelles de Rome par l’intermédiaire de son affranchi Trypho[1]. Peu après son retour d’exil, Cicéron fit allusion dans une lettre au récent désastre (calamitas) de Regulus. A. W. Zumpt, déjà, supposait que calamitas désignait une condamnation et F. Münzer y ajoutait l’hypothèse d’un exil[2]. E. S. Gruen penche prudemment pour une condamnation et l’exil tandis que D. R. Shackleton Bailey ne commente pas le terme[3]. Comme Regulus avait peut-être été préteur à une date indéterminée[4], il est possible qu’il fût condamné en rapport avec celle-ci (de ambitu ? de repetundis ?), vers 58-57. Toutefois, il n’est pas nécessaire de supposer un exil. En effet la déchéance provoquée par de nombreuses condamnations (exclusion du Sénat, perte des autres situations honorifiques) et les éventuelles pertes financières liées aux amendes ou aux restitutions suffiraient à justifier l’emploi du terme calamitas[5].
Le désastre mit sans doute fin à sa carrière et F. Münzer a eu raison d’identifier le jeune Regulus que nous retrouvons parmi les lieutenants de César durant la guerre d’Afrique au fils de notre personnage[6]. Ce dernier, qui fut monetalis en 42[7], semble n’avoir pas souffert de la calamitas personnelle et avoir tiré profit des guerres civiles même s’il disparaît ensuite de nos sources.
[1] Cic., Att., 3, 17, 1.
[2] Zumpt 1871, p. 555 et F. Münzer, RE, 13/1, 1926, col. 807-808, n° 2.
[3] Gruen 1974, p. 528 et Shackleton Bailey, CLF, 1, p. 354, n° 55.
[4] Suggestion de M. H. Crawford à partir des types 26 à 31 de Crawford, RRC, 1, p. 502-511, n° 494.
[5] Cf. Bur 2018, chapitres 10-12.
[6] F. Münzer, RE, 13/1, 1926, col. 808-809, n° 3.; MRR, 2, p. 303. Contra Zumpt 1871, loc. cit. qui considérait que César avait restitué notre personnage.
[7] MRR, 2, p. 443.
Alexander 1990 : Alexander M. C., Trials in the late Roman Republic, 149 BC to 50 BC, Toronto, 1990.
Bur 2018 : Bur C., La Citoyenneté dégradée : une histoire de l’infamie à Rome (312 avant J.-C. – 96 après J.-C.), Rome, 2018.
Crawford, RRC : Crawford M. H. (éd.), Roman Republic Coinage, Londres, 1974 (2 vol.).
Gruen 1974 : Gruen E. S., The Last Generation of the Roman Republic, Berkeley, 1974.
Shackleton Bailey, CLF : Shackleton Bailey D. R., Epistulae ad familiares, Cambridge, 1977 (2 vol.).
Zumpt 1871 : Zumpt A. W., Der Criminalprocess der römischen Republik, Leipzig, 1871.