Infames Romani

Cn. Sergius Silus [38 = 9]

Numéro
180
Identité
Catégorie
Application de dispositions légales
Sous catégorie
-
Date de l'épisode
-67
Références prosopographiques

F. Münzer, RE, 2A/2, 1923, col. 1719, n° 38 s. v. Sergius = col. 1691, n° 9 ; Gruen 1974, p. 531 ; DPRR n° SERG5324.

Source
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Val. Max., 6, 1, 8 : Metellus quoque Celer stuprosae mentis acer poenitor extitit Cn. Sergio Silo promissorum matri familiae nummorum gratia diem ad populum dicendo eumque hoc uno crimine damnando. Non enim factum tunc, sed animus in quaestionem deductus est, plusque uoluisse peccare nocuit quam non peccasse profuit.


Avec Metellus Celer encore la disposition à débaucher les autres a trouvé quelqu’un qui s’acharnait à la punir : quand Cn. Sergius Silus proposa une somme d’argent à une mère de famille, il le cita pour cela devant le peuple, et le fit condamner pour ce seul motif. Car alors ce n’est pas l’acte, mais l’état d’esprit qui a fait l’objet du procès et, à avoir eu l’intention de commettre une faute, on a plus perdu qu’on n’a gagné à ne pas la commettre (trad. R. Combès, CUF).

Notice
Notice

Valère Maxime nous apprend qu’un Cn. Sergius Silus fut accusé par Q. Metellus Celer et condamné devant le peuple pour avoir tenté d’acheter les faveurs d’une matrone (stuprum). Son nom pourrait suggérer une parenté avec Catilina, dont le père s’appelait L. Sergius Silus. Si depuis T. Mommsen, on s’accorde à considérer ce procès comme édilicien, on ne sait pas s’il faut l’attribuer à une édilité de Q. Metellus Celer père, connu comme tribun de la plèbe en 90, ou au fils, le consul de 60[1]. D’abord placé en 88[2], le procès fut ensuite descendu en 67 par E. S. Gruen, suivi par J.‑M. David, car il identifiait notre personnage au decumanus d’Hybla mentionné par Cicéron dans le de Frumento[3]. Dans ce cas, les fermes publiques étant interdites aux sénateurs, notre personnage serait très probablement un chevalier romain. Condamné en 67 à une amende dans un iudicium publicum intenté par un édile, il aurait été interdit de revêtir une magistrature ou d’entrer au Sénat en vertu de la loi Cassia[4]. Toutefois cette infamie ne l’inquiétait guère, lui qui avait choisi la voie des affaires. En revanche, la peine pécuniaire put affecter son patrimoine et la condamnation dut mettre à mal sa fides.






[1] Mommsen 1889-1896, 4, p. 187 n. 3. F. Münzer, dans sa notice de la Realencyclopädie, ne tranche pas non plus.


[2] MRR, 2, p. 41.


[3] Cic., Verr., 2, 3, 102. Gruen 1968, p. 300-301 et 1974, p. 531, suivi par David 1992, p. 818. L’identification entre les deux Cn. Sergius était déjà suggérée par F. Münzer.


[4] Cf. Bur 2018, chapitre 9.5.2.

Bibliographie
Bibliographie

Bur 2018 : Bur C., La Citoyenneté dégradée : une histoire de l’infamie à Rome (312 avant J.-C. – 96 après J.-C.), Rome, 2018.


David 1992 : David J.-M., Le Patronat judiciaire au dernier siècle de la République romaine, Rome, 1992.


Gruen 1968 : Gruen E. S., Roman Politics and the Criminal Courts, 149-78 B.C., Cambridge (Mass.), 1968.


Gruen 1974 : Gruen E. S., The Last Generation of the Roman Republic, Berkeley, 1974.


Mommsen 1889-1896 : Mommsen T., Le Droit public romain, Paris, 1889-1896 (8 vol.).


Clément Bur, Infames Romani n°180, Albi, INU Champollion, Pool Corpus, 2018, mis à jour le