F. Münzer, RE, 8/2, 1913, col. 2465-2466, n° 2 s. v. Hortensius ; Alexander 1990, p. 29‑30, n° 58 ; Nadig 1997, p. 166-167, n° 22 ; DPRR n° HORT1716.
Degrassi 1954, p. 55 :
da]mn(atus)
est. In e(ius) l(ocum) f(factus) e(st)
[M. Aurelius – f. – n.] Scaurus
Restitué en :
Q. ? Hortensius – f. – n. in mag(istratu) da]mn(atus)
est. In e(ius) l(ocum) f(factus) e(st)
[M. Aurelius – f. – n.] Scaurus
Chronogr. de 354 : Calua et Hotensio
Les Fastes Capitolins pour les consuls de l’année 108 rapportent qu’un Scaurus[1] remplaça un personnage, dont le nom n’est pas conservé, qui avait été damnatus[2]. Par un heureux hasard, le Chronographe de 354 indique pour 108 que les consuls étaient Calua et Hotensius. Le premier nom est une forme déformée de Ser. Sulpicius Galba[3], et le second fut corrigé en Hortensius. À partir de là, le collègue de Galba pour 108 transmis par les autres fastes étant Scaurus[4], il faut en déduire qu’un certain Hortensius fut élu en 109 mais condamné avant d’entrer en charge. Il fut remplacé par Scaurus qui était peut-être son accusateur[5]. Une inscription, retrouvée en 1922, atteste d’ailleurs que Galba se retrouva sine collega un certain temps[6]. À une telle date, il a semblé que l’accusation la plus probable dont le succès pouvait empêcher un consul désigné d’entrer en charge était l’accusation de ambitu[7]. En effet, le procès se déroula sans doute d’après une loi inconnue qui avait institué la quaestio perpetua de ambitu. Celle-ci avait été mise en place justement pour résoudre une telle situation et ne prévoyait rien d’autre que l’annulation de l’élection[8].
A. W. Zumpt et F. Münzer proposaient d’identifier notre personnage avec le père du célèbre orateur, L. Hortensius[9] tandis que C. Cichorius, plus prudent, signalait aussi la possibilité qu’il fût un oncle autrement inconnu, prénommé Quintus[10]. La préture de L. Hortensius en Sicile, louée par Cicéron dans les Verrines[11], pourrait dater de 111, date qui conviendrait à la carrière de notre personnage d’après la lex Villia annalis.
En conclusion soit Q. Hortensius, oncle de l’orateur, soit L. Hortensius, son père, fut condamné de ambitu à la suite de son élection au consulat pour 108, mais la loi en vigueur à cette époque ne prescrivait pas de conséquences infamantes ni même autre chose que l’annluation de l’élection.
[1] La question de savoir s’il s’agissait de M. Aemilius Scaurus ou M. Aurelius Scaurus est ici sans importance.
[2] Degrassi 1954, p. 55.
[3] Sur son consulat de 108 : MRR, 1, p. 548.
[4] MRR, 1, p. 548.
[5] Zumpt 1871, p. 472, en particulier n. 4 ; Bloch 1909, p. 79 ; F. Münzer, RE, 8/2, 1913, col. 2465-2466, n° 2 s. v. Hortensius.
[6] De Franciscis 1950, p. 126-130.
[7] Ainsi Zumpt 1871, loc. cit. ; Gruen 1968, p. 149.
[8] Cf. Bur 2018, chapitre 11.2.
[9] F. Münzer, RE, 8/2, 1913, col. 2466, n° 5 s. v. Hortensius ; K.-L. Elvers, Neue Pauly, 5, 1998, col. 733, [3].
[10] Cichorius 1908, p. 339. Gruen 1968, p. 150 ne tranche pas entre les deux hypothèses.
[11] Cic., Verr., 2, 3, 42.
Alexander 1990 : Alexander M. C., Trials in the late Roman Republic, 149 BC to 50 BC, Toronto, 1990.
Bloch 1908 : Bloch G., « M. Aemilius Scaurus, étude sur l’histoire des partis au VIIe s. de Rome », Paris, 1908.
Bur 2018 : Bur C., La Citoyenneté dégradée : une histoire de l’infamie à Rome (312 avant J.-C. – 96 après J.-C.), Rome, 2018.
Cichorius 1908 : Cichorius C., Untersuchungen zur Lucilius, Berlin, 1908.
De Franciscis 1950 : De Franciscis A., « Due iscrizioni inedite dei ‘magistri campani’ », Epigraphica, 1950, 12, p. 124-130.
Degrassi 1954 : Degrassi A., Fasti Capitolini, Turin, 1954.
Gruen 1968 : Gruen E. S., Roman Politics and the Criminal Courts, 149-78 B.C., Cambridge (Mass.), 1968.
Nadig 1997 : Nadig P., Ardet ambitus. Untersuchungen zum Phänomen der Wahlbestechungen in der römischen Republik, Francfort, 1997.
Zumpt 1871 : Zumpt A. W., Der Criminalprocess der römischen Republik, Leipzig, 1871.