F. Münzer, RE, 18/3, 1949, col. 1031, n° 39 s. v. Papirius ; K.-L. Elvers, Neue Pauly, 9, 2000, col. 291, [I 10] ; Zumpt 1845, p. 27 ; Zumpt 1871, p. 472 ; Alexander 1990, p. 23, n° 46 ; DPRR n° PAPI1696.
Cic., Fam., 9, 21, 3 (en 46, 45 ou 44) = Shackleton Bailey, CLF, n° 188 : Marcus P. Flacco accusante condemnatus, fur magnus, ex Sicilia.
Marcus, un grand voleur, accusé par P. Flaccus, fut condamné à la suite de son mandat en Sicile (trad. J. Beaujeu, CUF).
Dans la lettre qu’il adresse à L. Papirius Petus entre 46 et 44[1], Cicéron dresse un portrait peu flatteur des trois frères Papirii Carbones dans lequel Marcus apparaît comme le fils benjamin de C. Papirius Carbo, préteur en 168[2]. Monetalis vers 137-134[3], Cicéron nous apprend qu’il exerça également une charge en Sicile et qu’il agit là-bas comme fur. On interprète traditionnellement ce passage comme une allusion à des extorsions lors de sa préture, datée de 114 par T. R. S. Broughton[4]. À son retour de Sicile, peut-être vers 113-112 si on accepte l’hypothèse de T. R. S. Broughton, il fut accusé de repetundis par un P. Flaccus que J.-M. David a identifié à P. Fulvius Flaccus, un parent du consul de 125 qui avait de bonnes raisons de se venger des Carbones[5]. Cicéron mentionne explicitement la condamnation. Le procès se plaçant assez sûrement dans les années 110, Carbo dut subir les peines prévues soit par la lex Sempronia repetundarum soit par la lex Acilia repetundarum. Il dut donc rembourser le double des sommes qui avaient été jugées extorquées et perdit le droit d’être juge ou patron dans la quaestio de repetundis[6]. En revanche, les censeurs restaient libres de l’exclure ou non du Sénat à la lectio suivante. Dans son rapide panorama des Carbones, Cicéron précise cependant la fin de C. Papirius, qui se suicida, et celle de son contemporain, mis à mort par Pompée. Il est donc probable que si notre personnage s’était suicidé ou exilé, il en aurait fait mention. Nous ne savons pas ce qui advint de M. Papirius Carbo après sa condamnation et nous ne lui connaissons aucun descendant.
[1] Cic., Fam., 9, 21, 3 (en 46, 45 ou 44) = Shackleton Bailey, CLF, n° 188.
[2] F. Münzer, RE, 18/3, 1949, col. 1014-1015, n° 32 s. v. Papirius.
[3] MRR, 2, p. 448 et 3, p. 154.
[4] MRR, 1, p. 534 en particulier la note 2. La date de 114 est une conjecture fragile, en revanche les consulats de ses frères en 120 et 113 attestent que sa préture se situa à l’époque gracquienne.
[5] David 1992, p. 726 contra Shackleton Bailey, CLF, 2, n° 188, p. 329 qui opte pour un Valerius Flaccus.
[6] Cf. Bur 2018, chapitres 10.4-5.
Alexander 1990 : Alexander M. C., Trials in the late Roman Republic, 149 BC to 50 BC, Toronto, 1990.
Bur 2018 : Bur C., La Citoyenneté dégradée : une histoire de l’infamie à Rome (312 avant J.-C. – 96 après J.-C.), Rome, 2018.
David 1992 : David J.-M., Le Patronat judiciaire au dernier siècle de la République romaine, Rome, 1992.
Shackleton Bailey, CLF : Shackleton Bailey D. R., Epistulae ad familiares, Cambridge, 1977 (2 vol.).
Zumpt 1845 : Zumpt C. T., De legibus iudiciisque repetundarum in Republica Romana commentationes duae, Berlin, 1845.
Zumpt 1871 : Zumpt A. W., Der Criminalprocess der römischen Republik, Leipzig, 1871.