Infames Romani

Vecilius [s. v.]

Numéro
187
Identité
Catégorie
Autres cas
Sous catégorie
-
Date de l'épisode
-73
Références prosopographiques

H. Gundel, RE, 8A/1, 1955, col. 560, s. v. Vecillus.

Source
Source

Val. Max., 7, 7, 7 : Multo Q. Metellus praetorem urbanum seueriorem egit quam Orestes gesserat. Qui Vecillo lenoni, bonorum Vibieni possessionem secundum tabulas testamenti <petenti>, non dedit, quia uir nobilissimus et grauissimus fori ac lupanaris separandam condicionem existimauit, nec aut factum illius conprobare uoluit, qui fortunas suas in stabulum contaminatum proiecerat, aut huic tamquam integro ciui iura reddere, qui se ab omni honesto uitae genere abruperat.


Q. Metellus agit bien plus sévèrement comme préteur urbain qu’Orestes. Il n’accorda pas l’entrée en possession des biens de Vibienus à Vecilius, proxénète qui le demandait, parce que, homme très noble et très grave, il considéra qu’il fallait séparer la condition du forum et celle du lupanar, et il ne voulut ni confirmer l’action de celui-là, qui avait jeté sa fortune dans un bouge souillé, ni rendre justice comme s’il était un citoyen intègre à celui-ci qui s’était dérobé à tout genre de vie honnête.

Notice
Notice

Vecilius[1] était un proxénète du Ier siècle a.C. Le nom pourrait indiquer une naissance citoyenne, du moins un statut de citoyen. Institué héritier par Vibienus, le préteur urbain, que l’on identifie aujourd’hui à Q. Metellus Creticus, en charge en 73[2], lui refusa d’entrer en possession des biens à cause de sa profession et du mode de vie qu’elle impliquait. Il s’agit d’un des rares exemples d’actualisation d’une infamie latente[3]. Personnage décrié, Vecilius se vit refuser par un magistrat une action uniquement à cause de sa mauvaise réputation et du mépris dans lequel il était tenu. Par la suite, les catalogues des lois prescrivant différents types d’infamie juridique continrent fréquemment les proxénètes.






[1] Certains manuscrits proposent la leçon Vecillus, retenue par H. Gundel dans sa notice de la Realencyclopädie, et Vetilius. Nous préférons suivre la leçon Vecilius, plus répandue dans les manuscrits et adoptée par J. Briscoe et D. R. Shackleton Bailey dans leurs éditions respectives.


[2] H. Gundel, RE, 8A/1, 1955, col. 560, s. v. Vecillus et T. R. S. Broughton (MRR, 2, p. 166) l’avaient d’abord identifié à Q. Metellus Celer, le consul de 60, qui géra la préture en 63. Toutefois Seager 1970 a démontré qu’il ne pouvait s’agir que de Q. Metellus Creticus et que sa préture urbaine datait très probablement de 73. Il fut ensuite suivi par T. R. S. Broughton (MRR, 3, p. 38) et Shackleton Bailey 2000, p. 178 n. 8. Voir aussi Brennan 2000, 2, p. 751 qui la date d’avant 72 ou de cette année-là.


[3] Sur ce point, voir Bur 2018, chapitre 9.2.

Bibliographie
Bibliographie

Brennan 2000 : Brennan T. C., The Praetorship in the Roman Republic, New York – Oxford, 2000 (2 vol.).


Bur 2018 : Bur C., La Citoyenneté dégradée : une histoire de l’infamie à Rome (312 avant J.-C. – 96 après J.-C.), Rome, 2018.


Seager 1970 : Seager R., « Two urban praetors in Valerius Maximus », CR, 1970, 20, p. 11.


Shackleton Bailey 2000 : Shackleton Bailey D. R., Valerius Maximus. Memorable Doings and Sayings, Cambridge – Londres, 2000.


Clément Bur, Infames Romani n°187, Albi, INU Champollion, Pool Corpus, 2018, mis à jour le