Infames Romani

Préfet de cavalerie destitué

Numéro
103
Identité
Catégorie
Punitions militaires infamantes
Sous catégorie
Dégradation statutaire
Date de l'épisode
14
Références prosopographiques

Attention ! L'épisode est seulement daté du règne d'Auguste.

Source
Source

Macr., Sat., 2, 4, 5 : Alium praefectura equitum submotum et insuper salarium postulantem dicentemque : « Non lucri causa dari hoc mihi rogo, sed ut iudicio tuo munus uidear impetrasse, et ita officium deposuisse », hoc dicto repercussit : « Tu te accepisse apud omnes affirma, et ego dedisse me non negabo ».


Un commandant de cavalerie avait été destitué et réclamait de surcroît une gratification en disant : « Ce n’est pas par appât du lucre que je réclame cet avantage, mais pour que l’on croie que j’ai obtenu de toi une faveur et qu’ainsi j’ai abandonné ma fonction ». Auguste répliqua ainsi : « Toi, affirme partout que tu l’as reçue, de mon côté je ne nierai pas te l’avoir donnée ».

Notice
Notice

Parmi les bons mots d’Auguste répertoriés par Macrobe figure un épisode de destitution d’un préfet de cavalerie[1]. Ce dernier a retenu notre attention parce que le ton du récit laisse entendre qu’il s’agissait d’une exclusion ignominieuse. En effet le préfet vint solliciter Auguste[2] afin d’obtenir une prime pour faire taire les mauvaises langues à propos de sa dégradation. Comme l’officier le reconnaissait lui-même par ce subterfuge, il y avait matière à jaser. En outre, le terme employé par Macrobe pour désigner cette désignation, submouere, s’apparente au vocabulaire censorial. La préfecture était une place prestigieuse et enviée au sein de l’ordre équestre[3]. Aussi est-il possible qu’Auguste dégradât ce personnage parce qu’il avait commis une faute grave le rendant indigne de cette charge, ce que celui-ci essayait de camoufler.






[1] Macr., Sat., 2, 4, 5.


[2] Macrobe recense tous les traits d’esprit d’Auguste mais ne précise qu’occasionnellement la date de ceux-ci. Une fois encore, le ton de cette anecdote nous paraît plus se rapporter au règne d’Auguste qu’à la période des guerres civiles qui le précèdent, mais cela reste une hypothèse.


[3] Demougin 1988, p. 340-343.

Bibliographie
Bibliographie

Demougin 1988 : Demougin S., L’Ordre équestre chez les Julio-Claudiens, Rome, 1988.


Clément Bur, Infames Romani n°103, Albi, INU Champollion, Pool Corpus, 2018, mis à jour le