Infames Romani

P. Sextius [9]

Numéro
158
Identité
Catégorie
Procédures judiciaires
Sous catégorie
Condamnés de ambitu
Date de l'épisode
-95
Références prosopographiques

F. Münzer, RE, 2A/2, 1923, col. 2040, n° 9 s. v. Sextius ; Alexander 1990, p. 56, n° 107 ; Nadig 1997, p. 182, n° 36 ; DPRR n°SEXT2969.

Attention ! La condamnation eut lieu entre 95 et 85 av. J.C.

Source
Source

Cic., Brut., 180 : T. Iunius L. f. tribunicius, quo accusante P. Sextius[1], praetor designatus, damnatus est ambitus.


T. Junius, fils de Lucius, qui fut tribun, qui accusa et fit condamner pour crime de brigue P. Sextius, préteur désigné (trad. J. Martha, CUF).






[1] Nous corrigeons ici une coquille de l’édition de J. Martha qui donnait uniquement dans le texte latin P. Sestius (et P. Sextius dans sa traduction) alors que tous les autres éditeurs ont P. Sextius et qu’aucune variante n’est signalée pour le nom ni par J. Martha, ni par H. Malcovati dans l’édition de la Teubner.

Notice
Notice

Un unique passage du Brutus nous renseigne aussi bien sur l’affaire que sur ses deux protagonistes, P. Sextius, le prétorien condamné, et T. Junius, l’accusateur tribunicien[1]. L’épisode est datée d’avant la domination syllanienne, entre 95 et 85[2]. De Sextius, nous savons seulement qu’il était préteur désigné ce qui laisserait entendre qu’il était sénateur et qu’il avait peut-être déjà revêtu la questure voire l’édilité et/ou le tribunat. E. S. Gruen a suggéré de l’identifier au questeur de 111, P. Sextius[3]. Si tel est bien le cas, alors la carrière de notre personnage fut laborieuse, puisqu’il mit au moins quinze ans à parvenir à la préture après avoir atteint le premier échelon du cursus. Le motif de l’accusation est clairement précisé par Cicéron, l’ambitus, et la construction de la phrase incite à rapprocher le procès de la récente élection de Sextius à la préture. La condamnation de ambitu dans ces années 95-85 ne provoquait rien d’autre que l’annluation de l’élection[4]. Cependant, pour un outsider comme Sextius, qui avait sans doute beaucoup investi dans cette candidature, une telle condamnation pouvait signifier la fin de sa carrère. Et en effet, nous n’entendons plus parler ensuite de lui, ni d’un éventuel descendant.






[1] Cic., Brut., 180.


[2] Zumpt 1871, p. 483 et Niccolini 1934, p. 422. F. Münzer, RE, 2A/2, 1923, col. 2040, n° 9 s. v. Sextius et Gruen 1968, p. 299-300 et 310 datent le procès de 90 sans argument sérieux.


[3] Gruen, loc. cit. ; MRR, 1, p. 541.


[4] Cf. Bur 2018, chapitre 11.2.

Bibliographie
Bibliographie

Alexander 1990 : Alexander M. C., Trials in the late Roman Republic, 149 BC to 50 BC, Toronto, 1990.


Bur 2018 : Bur C., La Citoyenneté dégradée : une histoire de l’infamie à Rome (312 avant J.-C. – 96 après J.-C.), Rome, 2018.


Gruen 1968 : Gruen E. S., Roman Politics and the Criminal Courts, 149-78 B.C., Cambridge (Mass.), 1968.


Nadig 1997 : Nadig P., Ardet ambitus. Untersuchungen zum Phänomen der Wahlbestechungen in der römischen Republik, Francfort, 1997.


Niccolini 1934 : Niccolini G., I Fasti dei tribuni della plebe, Milan, 1934.


Zumpt 1871 : Zumpt A. W., Der Criminalprocess der römischen Republik, Leipzig, 1871.


Clément Bur, Infames Romani n°158, Albi, INU Champollion, Pool Corpus, 2018, mis à jour le