Infames Romani

Chevalier plaisantin

Numéro
67
Identité
Catégorie
Procédures censoriales
Sous catégorie
Retrait du cheval public
Date de l'épisode
14
Références prosopographiques

Attention ! L'épisode est daté du règne d'Auguste, sans plus de précisions.

Source
Source

Quint., Inst. Or., 6, 3, 74 : Defensionem imitatus est eques Romanus, qui obicienti Augusto quod patrimonium comedisset : « Meum, inquit, putaui ».


Quant à l’excuse, c’en est une imitation que présenta un chevalier romain, à qui Auguste reprochait d’avoir mangé son patrimoine : « J’ai cru, dit-il, qu’il était à moi » (trad. J. Cousin, CUF).

Notice
Notice

Parmi les nombreuses anecdotes humoristiques qui émaillent le long règne d’Auguste, figure cette plaisanterie d’un chevalier romain anonyme. Auguste lui reprochait d’avoir mangé son patrimoine, c’est-à-dire sans doute d’avoir perdu la qualification censitaire requise pour appartenir à l’ordre équestre. Cet entretien, qui suivait donc une vérification des patrimoines, pouvait avoir lieu soit lors d’une des recognitiones equitum accomplies par Auguste soit, peut-être, lors d’une probatio précédant la transuectio equitum. La nature des reproches laisserait plutôt envisager l’inspection annuelle de l’ordre équestre qui visait à exclure ceux qui ne remplissaient plus les conditions requises[1]. Le Prince, alerté par des enquêteurs, interrogeait personnellement les chevaliers parce qu’il était le seul habilité à prononcer l’exclusion, mais aussi parce qu’il pouvait éventuellement prendre la décision de renflouer les caisses du personnage dont la dignité était menacée. Ici, le bon mot témoignerait plutôt en faveur d’un mode de vie luxueux ayant causé la ruine du chevalier qui ne pouvait espérer susciter la pitié d’Auguste. Nul doute donc qu’il fut exclu par Auguste pour un motif censitaire.






[1] Cf. Bur 2018, chapitre 6.2.2.

Bibliographie
Bibliographie

Bur 2018 : Bur C., La Citoyenneté dégradée : une histoire de l’infamie à Rome (312 avant J.-C. – 96 après J.-C.), Rome, 2018.


Clément Bur, Infames Romani n°67, Albi, INU Champollion, Pool Corpus, 2018, mis à jour le